Melesse, plantation participative d’une mini-forêt urbaine

# 35, aménagement favorable à la biodiversité, plantation mini-forêt urbaine  > 10 000 habitants

 

 

 

Commune de Melesse

 

Communauté de communes de Val d’Ille Aubigné

Bassin versant Eaux et Vilaine

• 6 958 habitants

• 8 agents espaces verts

• 60 ha d’espaces verts

CONTACT

• Anne GEOFFROY

Référente biodiversité et environnement

anne.geoffroy@melesse.fr

 

Contexte et genèse

La ville de Melesse est reconnue Territoire Engagé pour la Nature depuis 2021, avec 3 projets mis en œuvre :

  • Mise en place d’un coefficient de biodiversité applicable dans les aménagements
  • Elaboration d’une trame noire sur la commune
  • Création d’un film collaboratif sur la faune et la flore à Melesse (cliquez ici pour le visionner)

Elle a reçu un prix spécial biodiversité Villes et Villages Fleuris en 2023 et l’action « mise en place d’une réduction de l’éclairage public » a été sélectionnée pour paraître dans le recueil d’actions exemplaires « Sobriété & Biodiversité » (Capitale Française de la Biodiversité).

Elle consacre chaque année un « budget participatif »* pour réaliser un projet proposé et choisi par les habitants, afin d’améliorer le cadre de vie des habitants et le quotidien de la commune. En 2023, un projet de mini-forêt urbaine est élu au « budget participatif » pour une somme allouée de 25 000€.
Le projet initialement proposé prenait la forme d’une « mini-forêt Miyawaki ». Celui-ci a été amendé par les services techniques et la référente biodiversité, en concertation avec le porteur de l’idée, puis chiffré et soumis au vote des habitants en mars 2023.

Le projet a été réalisé dans une durée contrainte (mars à novembre 2023), car la somme était allouée au budget 2023.

*Appel à projets auprès des habitants pour des projets visant à améliorer leur cadre de vie.

Le projet

Les grandes étapes du projet ont été les suivantes : choix du site, validé par Sophie Le Dréan – Quénec’hdu, élue Environnement et Cadre de vie – Transition écologique et énergétique, étude en régie, travaux de plantation, et enfin, sensibilisation et communication.

Le choix du site

Trois sites ont été pressentis pour le projet :
• Un terrain disponible dans le cadre de futurs projets immobiliers, situé ZAC du Feuil ;
• L’ancienne déchetterie qui aurait nécessité des travaux de dépollution ;
• Le parc des Fontenelles.

Présentation du parc des Fontenelles

 

C’est le parc des Fontenelles qui a été retenu. Classé Zone Naturelle Protégée au PLU, il est situé entre deux zones urbaines d’habitation pour une surface d’environ 4,5 ha. Cet espace à vocation naturelle est en partie classé en zone humide et il constitue à ce titre un refuge de biodiversité.

Dans cette zone ont été fixé des objectifs de renforcement de la trame verte et de reconquête de la biodiversité. Cet espace est fréquenté par les habitants pour de la promenade ou en tant que liaison douce avec le centre-ville et aussi par les enfants qui organisent un pedibus.
L’itinéraire de promenade communale « le chemin de la biodiversité » passe également par ce parc (plan ci-contre).

La zone faisant l’objet de l’aménagement mesure 117m de long et de 11 à 17m de large. Sa surface est de 1100 m².

L’étude

L’étude a été réalisée par Anne Geoffroy, référente Biodiversité et Environnement.
Celle-ci a été effectuée en concertation avec le citoyen porteur du projet pour évoquer les adaptations envisageables par rapport au modèle «Miyawaki»,
initialement voté par les habitants.

Les exigences et les objectifs retenus ont été les suivants :

  • Plantation d’ambiance forestière avec forte densité ;
  • Choix de végétaux favorables à la biodiversité ;
  • Intégration d’un volet pédagogique au projet.

Mini diagnostic terrain

Le délai imparti ne permettant pas d’entreprendre un diagnostic poussé (analyse de sol, inventaire d’espèces, études des usages….), madame Geoffroy a procédé à un rapide diagnostic terrain, permettant de caractériser l’humidité du sol (joncs, saule cendré…) et de bien prendre en compte les fonctions de cheminement.

Le choix des végétaux

Un assortiment d’une vingtaine d’espèces différentes a été choisi en prenant en compte les critères suivants :

  • Adaptation à l’humidité saisonnière des sols ;
  • Services écosystémiques rendus (autochtone, mellifère, fructifère) ;
  • Qualité ornementale.

Les plantes retenues sont majoritairement indigènes ou européennes et comportent 3 déclinaisons variétales, retenues pour leurs qualités ornementales. Une fois établis, les végétaux auront une hauteur comprise entre 7 m et 25 m.

Contrairement à la plupart des projets « mini-forêt », les services ont opté pour des végétaux formés en baliveaux ou en tiges 6/8 ou 8/10. Ce choix a été retenu pour avoir un effet immédiat et pour faciliter l’entretien.

Le plan de plantation

200 arbres ont été planté sur la parcelle, en plus des 6 déjà présents.
Cela correspond à une densité de 1800 arbres par hectare, compatible avec l’ambiance « forêt ».

Les plantations prévoient un espacement permettant de matérialiser un cheminement traversant le boisement dans sa longueur et reliant des cheminements existants.

Le chantier de plantation

Malgré les conditions météorologiques défavorables, le chantier a été réalisé au mois de novembre, les contraintes budgétaires et la programmation des « chantiers écoles » de la MFR ne permettant pas une reprogrammation.

L’encadrement général du chantier a été réalisé par Mme Geoffroy et par Christophe Voisin, le responsable espaces verts. Les travaux de plantation ont été principalement effectués par des classes de BP et BTS Aménagements Paysagers de la MFR de Saint-Grégoire. Les BP 2ème année ont eu pour rôle d’encadrer les travaux de plantation des BTS. 17 classes de primaires et de maternelles des écoles publiques et privées de Melesse ont aussi participé à la plantation en mettant en terre chacune deux arbres. Des plantations citoyennes ont également été réalisées de temps à autre.

Les conditions très humides, tout comme l’absence de soin apporté par certains apprenants lors de la manipulation et de la plantation ont eu un impact sur la qualité de la reprise des plantations. On note en effet 17 % de pertes, principalement sur les espèces suivantes : Amelanchier lamarckii et Quercus pubescens.

Les actions de communication

Une communication significative a été mise en œuvre autour du projet, que ce soit par la création d’un article de 3 pages dans la revue municipale, par le biais du site Internet ou encore par de la communication R&S.

Des panneaux de sensibilisation ont aussi été créé en régie (ci-contre).

La sensibilisation des scolaires a pris à la fois la forme d’interventions en classe sur le thème de l’arbre (12 classes) et de temps de plantation (17 classes). 

Les éléments technico-économiques

Coûts de création

Total des fournitures (végétaux et tuteurs) : 8 401 €
Total de la main d’œuvre : 5 207 €
Coût global : 13 608 €

Entretien

Jusqu’en 2023, la zone était broyée 1 à 2 fois par an et il y avait 8 à 10 tontes en mulching aux abords du chemin, le long de la clôture de l’éco-pâturage. Dorénavant, l’entretien prévoit la même fréquence de tonte pour matérialiser le nouveau chemin et un débroussaillage automnal avec exportation de la partie arborée. Une vérification et un entretien ponctuel des arbres sont aussi envisagés.

 

LES POINTS POSITIFS

 

  • Sensibilisation des scolaires
  • Aspect ornemental global
  • Création d’une zone ombragée (ICU)
  • Choix de végétaux favorisant la biodiversité
  • Forte communication

 

LES POINTS DE VIGILANCE

 

  • La reprise des végétaux avec 17 % de pertes, dues : aux conditions d’humidité excessive, au vent glacial en avril après quelques jours chauds, à la qualité d’éxécution des travaux de plantation (manipulation des végétaux, habillage sévère du système racinaire, collet enterré), à la qualité du matériel végétal (greffe mal consolidée sur les amélanchiers)
  • La chronologie du projet, imposant une livraison en fin d’année civile
  • Les divergences de point de vue sur des arbitrages techniques au sein des services
  • Le manque de ressources et de retours d’expérience sur ce type de projet


LES AMELIORATIONS A VENIR

  • Remplacement des végétaux morts, intégration de panneaux d’interprétation
  • Suivi des résultats
  • La réalisation d’inventaires réguliers faune – flore par le Conseil Local de Biodiversité est en discussion.

DEPHY Collectivités Bretagne

Pour profiter pleinement de l'ensemble des ressources du site, adhérez au réseau DEPHY Collectivités Bretagne